Quand aider les autres signifie se faire mal [PV Antonio]

C'était lui qui l'avait décidé. C'était même lui qui l'avait fait. En toute conscience de ses actes, et sans aucune contrainte. Pour elle. Il espérait que comme ça, il arriverait à passer à autre chose. Et pourtant, la croiser chaque jour de la semaine au bras de Robin lui faisait mal. Il ne disait rien, semblait souriant et heureux, et pourtant, il souffrait en silence, sans rien dire. Parce qu'il n'arrivait pas à l'oublier. Il ne parvenait pas à chasser de son esprit le sentiment qu'il avait pour cette personne. Parce que c'était par amour qu'il avait agi, pour qu'elle soit heureuse. Comme quoi, être un chevalier dans l'âme n'était pas toujours bénéfique. Pourtant, il aurait put chercher à trouver une nouvelle petite amie, et il aurait peut-être put y parvenir, certainement vu que d'après Azure il était plutôt joli garçon, et d'un caractère sympathique, mais il n'arrivait pas à passer à autre chose.

Antonio soupira. Les filles étaient toutes les mêmes avec lui. Elles l'aimaient. Au moins il n'avait pas de mal à avoir...De bons coups...Il sourit. Mais...Elles avaient toutes la mauvaise manie te tomber amoureuse ! Il apperçut Alec sur le banc, sourit de plus belle:

_Bah alors vieux frère ! Ca va pas ? Par ce beau temps tu devrais être dans un train en train de faire du sport...De chambre.

Il croqua dans une pomme:

_Ha j'oubliais. Azure...

Il soupira:

_Pauvre vieux va. Quand une fille te fais du mal, souris aux autres !

Antonio, un camarade de classe arrivé en terminale. Encore un italien. Cela l'avait fait rire, se disant que si ça continuait ainsi, ce serait bientôt la classe italienne de la Squadra. Avec un point de vue assez différent du sien. Pourtant ils arrivaient plus ou moins à s'entendre, et à parler, contrairement à ce qui se passait avec Chris. Lorsqu'il lui parla de sport en chambre Alec retint un soupir.

- J'ai l'impression que l'on a pas la même vision des choses. Je peux te poser une question ?
- Ouais.
- T'a déjà été une fois amoureux ?

Il esquissa un sourire en coin:

_Je ne sais pas vraiment quoi te répondre.

Puis il redressa la tête, observant le ciel:

_On va dire oui. Une fois. Mais c'est pas le genre d'amour auquel tu penses. Mais voilà. J'ai énormément souffert pour elle.

Antonio siffla une jeune fille qui venait de passer. Elle lui sourit, lui fit un signe de la main en gloussant avant de partir:

_Mais sinon non. Pour quoi faire ?! Il n'y a que des contraintes dans l'amour !

- Pas forcément.

Même s'il devait admettre que l'amour pouvait faire mal. Parce qu'il le ressentait en ce moment. Franchement, il ne voyait pas comment l'italien pouvait prendre les choses de manière aussi légère.

- Et comment tu as oublié la douleur ?

Même s'il sentait qu'il n'arriverait pas à mettre en application le conseil de celui-ci.

_Et bien...Disons que le temps est notre allié dans ce cas là.

Il passa les mains dans ses cheveux:

_Mais moi, je me suis accroché aux filles. Juste pour un soir. Ca ne dure jamais plus longtemps qu'un soir. J'ai apprit à devenir un sérial dragueur. Et puis, ça a remplacé un peu mon vide. Il y avait Alessio aussi. Et...L'espoir de revoir un jour cette fille.

- Possible, mais je suis pas sur que le temps soit mon allié.

Alec laissa sa tête aller en arrière un petit peu. Après tout, entre sa première demande, et le temps où il était sorti avec elle, il y avait eut trois ans. Trois ans pendant lesquels, ses sentiments n'avaient pas changé. Alors il doutait un peu.

- A ton avis pourquoi les gens bien souffrent et les salops s'en tirent toujours à bon compte ? Est-ce parce qu'ils n'ont pas de morale ?

_Le problème des gens biens...C'est qu'ils sont généralement trop bien.

Il l'observa ricana:

_Les salops veulent une simple relation sans prise de tête, sans amour. Juste une nuit, et c'est la porte. Pourquoi ils souffriraient ? Ils ne ressentent pas quelque chose de fort. Si elle part, la demoiselle. On en trouve une autre en moins de deux dans la rue.

Puis il respira un peu:

_Mais vous...Vous ressentez trop de chose. Vous voulez de l'amour, un bon équilibre. Et lorsque c'est la fin...Vous êtes anéantis...

Antonio l'observa, rit:

_Regardes toi, pauvre vieux ! T'es pire qu'une loque !

Il marquait des points d'un coté. Mais en même temps, il ne voyait pas comment on pouvait agir comme ça. Surtout qu'il aurait eut l'impression de tromper Azure. Alors qu'il n'était plus avec elle. Devenir un salop sans cœur était il une solution pour ne plus souffrir ? Peut-être pour certains, mais lui ne s'en sentait pas la force.

- T'a surement raison, je ne me sens pas bien, mais en même temps, je ne crois pas que je pourrais agir comme tu le fais. Parce que j'ai l'impression que tu ne vois pas les filles comme des personnes, mais comme des objets.

_C'est là que tu te trompes.

Antonio soupira, sortit ses lunettes et les mit sur son nez. Toutes les filles qui passaient l'observaient. Et lui ? Il souriait, heureux et fier.

_Elles sont heureuses. Je les rends heureuse pendant un temps. Elles se sentent belles et séduisantes. Par conséquent mieux dans leur peau. Et puis...Chaque histoire est différente et nous apprend quelque chose. Je leur apprend qu'il ne faut pas suivre un parfait inconnu qui vient de les siffler.

- Autrement dit, tu agis comme un salop.

Alec était du genre direct lorsqu'il n'allait pas bien.

- On peut voir les choses comme ça je suppose.
- Parce que c'est surement vrai pour ce que tu viens de dire, mais ce qui est vrai aussi à ,'e, pas douter, c'est que tu as du en briser le cœur à plus d'une.

Il rigola:

_Je me suis toujours assuré qu'elle ne termina pas au sucide !

Puis il soupira:

_Alec. Une fille qui se donne au premier venu...Tu penses que c'est de l'amour ? Du coup de foudre ? Non. Oui, elles sont tristes. Mais elles rencontrent d'autre personne.

- Je crois que définitivement on ne voit pas les choses de la même façon.

Antonio rigola.

- Normal, tu es un gars honnête et moi un salop.
- Surement ouais.
- Tu devrais passer à autre chose.
- J'y arrive pas.

_Pourquoi ?

Il soupira:

_Elle est prise mon vieux. Et elle est amoureuse de ce type, là, Robby, Robin, ou je sais plus quoi. Alors qu'elle était avec un type bien comme toi, elle est retournée avec un petit salop. Parce qu'elle l'aimait Alors soit tu deviens un salop. Soit tu arrêtes d'être bloosé. Et tu commences une nouvelle vie.

Alec ricana.

- Ça à l'air si simple dit comme ça.
- Ça l'est, crois-moi.
- Pas de mon point de vue. Parce que Je suis incapable d'être un salop. Ensuite parce que je ne considère pas Robin comme tel. Et enfin parce que malgré le fait que c'est moi qui ait rompu, je l'aime encore.

Et c'était certainement ça le plus douloureux.

- Je l'aime assez pour faire son bonheur avant le mien, et lui permettre de se sentir bien même si ça me fait me sentir mal. Tu dois trouver que je suis masochiste.

_Embrasser devant sa copine et tous les autres une autre fille t'appel ça être un gars bien toi ?!

Il soupira:

_Même moi, je ne suis jamais sortie en même temps avec deux...

Antonio s'ébouriffa les cheveux:

_En faite, j'ai rien dit.

Il soupira à nouveau:

_Alors tu vas rester seul, comme un vieux con.

- Possible.

Et le pire dans tout ça, c'est que ça ne le faisait pas plus réagir que ça.

- T'es vraiment accroché à elle, hein ?
- T'imagines pas à quel point.

Il avait attendu des années, et à la limite se sentait capable de le faire de nouveau.

_Et tu souffres à cause de ça.

Il rigola:

_Franchement ! Tu trouves quoi de bien dans l'amour ?! Il y a toujours des souffrances. L'autre finit toujours par nous décevoir. POurquoi s'accrocher et attendre quelque chose de l'autre ?

Antonio soupira:

_Tiens. Regardes Lina et Chris. Ils sont heureux pour le moment. En même temps, je comprends que Chris le soit. Lina est vraiment une fille extra'. Mais ça ne va pas durer. Ils finiront par se décevoir. Et se dire au revoir.

Il siffla une autre fille qui gloussa:

_Alors autant profiter de la vie !!!

Alec se redressa un peu.

- Tu n'as jamais était vraiment amoureux au sens où je l'entends, tu ne peux pas comprendre ce que j'y trouve, et ça ne peut pas s'expliquer par des mots. Il faut que tu le vives pour le comprendre.

Puis il fit signe de dénégation.

- Je n'affirmerais pas. Lina et Chris ont prit le temps de se connaitre avant d'être ensemble. Je dirais même qu'elle sait peut-être des choses sur lui que je ne connais pas alors que l'on se voit comme des frères.

L'Italien soupira:

_J'ai connut l'amour ! Mais pas dans le même sens que toi. Mais je t'assure que la souffrance est la même.

Antonio croisa les bras sur sa poitrine:

_En tout cas, il ne forme pas un bon couple. Lina a besoin de quelqu'un de stable et de sociale. Ils finiront par rompre, je te le dis.

Puis il se leva et dénoua ses muscles:

_Il va bien falloir que tu oublies Alec. Tu es peut-être un chevalier servant mais pas un chien qui reste toujours fidèle à son maître alors que celui-ci le maltraite !!!

Alec secoua la tête.

- Tu ne connais pas Chris, tu ne sais de lui que ce qu'il montre, le rôle qu'il joue ici.. C'est quelqu'un de stable. Certes cassant et pas très tendre avec les autres, mais généralement, c'est mérité. Il sait aussi être sociable, quand il veut. Et je suis certain que pour Lina il serait prêt à changer beaucoup de choses.

Il s'étira un peu à son tour.

- Facile à dire, beaucoup moins à faire.

Antonio se figea. Son sourire s'agrandit. Il se frotta les mains:

_A quoi tu penses là.

_Moi je vais te distraire Alec.

Alec l'observa avec curiosité:

_Je vais t'apprendre à draguer et à t'amuser....

Alec le regarda comme s'il était soudain accompagné d'un fou.

- Tu espères faire quoi ?
- Je viens de te le dire.

Le lyonnais parti dans un rire nerveux.

- Eh bien je te souhaites bien du courage.