Une vie pas facile.

_Bien.

Maintenant, Antonio avait de nouveau son visage froid et dur.

_Alors ne restons pas plus longtemps içi.

Les deux frères partirent donc. Antonio avait prit soin de prendre tout l'argent qu'il lui restait, c'est-à-dire...Pas mal.

_Nous aurons de quoi vivre. Demain j'irais me faire embaucher comme serveur.

Je suivis mon frère, tâchant de rester à son niveau, étant donné les pas de géant qu'il faisait. J'étais quasiment obligé de courir. Je tournai la tête vers lui.

- Je veux t'aider !

Je le fixai.

- Je suis majeur maintenant, je peux bosser à mon tour.

Je réfléchis.

- Bon par contre... Faut voir le job.

Antonio soupira:

_Lorsque j'aurais trouvé un travail dans un resto, j'éssayerais de voir si on ne peut pas t'embaucher...

Alessio soupira, lui aussi:

_Bah, c'est pas que je veux pas, mais...

_Comme animation du soir, avec ta guitare, crétin. Pas comme serveur.

Je regardai mon frère.

- Merci pour le crétin.

Je soupirai.

- N'oublie pas de voir pour moi.

Je le fixai.

_Mais c'est normal. Répondit son frère d'un air très naturel.

Alessio grogna et Antonio rétorqua:

_N'inverse pas les rôles. C'est toi, qui oublie toujours tout.

Antonio continuait de marcher rapidement. Car chaque pas le rapprochait un peu plus de celle pour qui il vivait et pour qui il gardait espoir.

_A Rome donc. Au centre-ville. J'éspère qu'il y a un taxi pas loin.

Je grognai de nouveau.

- Je n'oublie pas tout !

Je soupirai.

- Ouais, j'espère aussi, j'en ai marre de marcher.

J'accélérai pour arriver à la hauteur de mon frère.

Antonio leva les yeux au ciel:

_Mon dieu, mais qu'est-ce-qu'il m'a prit de t'enmener avec moi ?!

L'Italien accéléra et allongea ses pas. Ils devaient faire vite pour trouver un taxi.

_C'est bon ! Vite dépèche !

Antonio courut et attrapa (façon de parler) le taxi juste à temps

J'étais obligé de courir derrière mon frère pour le rattraper.

- J'arrive !

Antonio rattrapa le taxi et je le suivis à l'intérieur. Je m'ébouriffais les cheveux.

- T'étais obligé de courir ? Tu pouvais marcher comme tout le monde, zen quoi !

_Ca...Pour être zen, t'es zen toi !

L'Italien demanda au chauffeur de se rendre à Rome, près d'un hotel:

_Bien, mais vous me semblez jeune, j'aimerais savoir si vous avez de l'argent pour payer.

Antonio soupira et montra des billets. Le chauffeur hocha la tête et commença à conduire.

_Sans ma rapidité, on ne l'aurait pas eut ce taxi !

Je fronçai les sourcils.

- On est majeur, c'est ce qui compte, non ?

Je me tournai vers Antonio.

- On aurait pu en attendre un autre !

Le chauffeur ne répondit rien, se concentrant sur la route. Antonio soupira:

_Alessio ! On habite un quartier pommé ! Tu en as vu souvent des taxis passés par chez nous toi ?

L'ainé soupira à nouveau:

_Ecoute Alessio, il faut que je réfléchisse. Donc tu es gentil, tu la fermes.

_Bah d'accord !!!!

_Ne me fais pas regretter d'être revenu te chercher.

Je soupirai.

"Quel rabat-joie."

Je croisai les bras sur ma poitrine. Puis lâchai :

- Tu réfléchis à quoi ? Je peux t'aider.

Antonio l'observa ahurit:

_C'est quel mot que tu n'as pas comprit dans "tu es gentil, tu la fermes" ?

Alessio soupira et tourna la tête sur le côté, observant le paysage:

_Je pense à elle. Je réfléchis au moyen de l'observer, de trouver son emploi du temps, pour l'aborder. Progressivement.

J'eus un sourire sadique.

- Et je te rappelle que tu es une merde en informatique, et moi un pro.

Je haussai les épaules.

- Après, c'est toi qui voit. C'est pas dur de trouver un emploi du temps quand on sait s'y prendre.

Antonio lui sourit:

_Et je te signale que tu es un cancre et tu es loin d'être discret !!! Alors que moi...

Alession soupira:

_Ho ça va hin !

L'aîné l'observa attentivement:

_Alors c'est d'accord. Toi tu me trouves son emploi du temps et moi, je la suivrais.

J'étais heureux, j'allais pouvoir participer à la recherche de notre soeur. Et qui plus est, en "bossant" sur un ordinateur, sachant qu'en informatique, j'étais un pro. Je pouvais cracker n'importe quel ordi. Je souris.

- Cool !!

Puis je devins sérieux.

- Mais... Je pourrais la suivre moi aussi ?

Antonio explosa de rire:

_Alessio...Franchement...Tu es aussi discret qu'une vache dans une chambre !!!

Celui-ci soupira avec une grimace:

_Bon...J'éssayerais de t'enmener à un de ses concours, si tu es sage.

Je soufflai.

- Vache toi même, murmurai-je.

Je regarda soudainement Antonio, un air halluciné sur le visage.

- C'est vrai, c'est vrai, tu m'emmèneras ?? Génial !!!

_Si tu es sage, patate !!!!!!!

Alessio se calma tout de suite:

_Et je te préviens, ne lui saute pas dessus quand tu la verras !!!!

- Mouais...

Je jetai un regard amusé à mon frère.

- Je peux te retourner le commentaire !

Je souris. Puis, fis comme si je boudais.

- C'est pas juste, j'ai jamais le droit de faire ce que tu fais !

_Ne t'en fais pas. L'observer me suffira. J'ai passais toute ma vie sans elle, je pourrais donc me contenter de cela.

Antonio rigola:

_Tu ne peux pas parce que tu es jeune et idiot.

Je lui tirai la langue.

- Toi aussi tu es jeune et idiot.

Je tournai la tête.

- C'est aussi ma soeur. Moi aussi j'ai envie de la voir.

Antonio soupira:

_Tu avais trois ans quand elle est partie. Moi sept ans.

_Et alors, je ne vois pas...

L'aîné le coupa d'un geste de la main:

_Alessio, moi je n'étais pas entrain de dormir quand ils sont venus la chercher. J'étais éveillé. Avec eux. J'aurais pu empécher ça. J'ai été impuissant, si il n'est plus là, c'est en partie ma faute. Alors ne cherche pas plus loin. Ce n'est pas contre toi, mais à présent la voir est pour moi une nécéssité.

- Mouais.

Je soupirai.

- Pour moi aussi c'est un nécessité. Moi je l'ai vu un soir et le lendemain, elle n'était plus là. Je préfère encore la voir partir.

Je baissai les yeux.

Antonio soupira et posa une main sur l'épaule de son cadet. Si il pouvait comprendre un instant son frère, c'était bien sur ce sujet:

_Ne t'en fais pas petit frère.

Alessio tourna la tête:

_Tu la verras au moins une fois, je te le promet.