Version Alternative : Si Katty n'était pas morte ?

La jeune femme observait devant elle, le parc la calmait. A cette heure là, il n'y pas vraiment beaucoup de monde ce qui le rendait paisible et silencieux. Elle songeait à cette situation étrange, au fait que sa propre envie n'avait pas suffit et qu'aucun mot n'avait réussit à sortir de sa bouche alors que quelque chose la poussa à se retourner:

-Mais...

Elle esquissa une moue. Elle fut surprise et heureuse de le voir là. Elle s'avança lentement vers lui, sans trop le regarder. Ils étaient là où ils s'étaient rencontrés. C 'était drôle. Presque:

-Tu...Pourquoi m'avoir laissé si ce n'était pas pour aller en cours ?

- Parce que je pensais réussir à y aller mais manifestement je me trompais.

Chris eut un sourire léger.

- J'avoue que j'ai du mal à penser à autre chose qu'à cette situation. A dire vrai je n'avais pas vraiment envie de partir, c'est juste que ça valait mieux pour pouvoir t'aider. Mais comme tu vois il semblerait que ça n'ait pas changé grand chose au fait que mon esprit ne soit pas dans les cours et que je ne cesse de réfléchir à ce qui arrive. Tout en cherchant un moyen de réussir à éviter que cela ne te pèse de trop. Mais pour le moment je n'ai pas vraiment d'idée de génie pour remédier à ça.

Il semblait en effet réellement attristé par sa situation. Alors que le pauvre n'y pouvait absolument rien. Elle esquissa un sourire triste avant de lui répondre:

-Tu ne peux rien faire pour ça tu sais.

Elle l'observa un instant:

-Tu es vraiment formidable mais tu devrais oublier ça je pense. Il n'y a aucun moyen de rendre cette situation plus façile. Il faut juste attendre que cela passe. Il faut se dire ça: ça ne va pas durer eternellement.

L'italienne baissa un peu la tête:

-Tu sais...ça ne m'aide pas tant que ça que tu partes. Au contraire. Je me sens plus aidée quad tu es avec moi. J'allais...J'allais te demander de rester. Mais les mots ne sont pas sortis.

- On ne peut pas savoir tant que l'on ne tente pas. Un proverbe d'ici dit qui ne tentes rien n'a rien. Et comme je n'ai rien à perdre à tenter de trouver une solution, eh bien je tente. Vu que ça ne peut-être que positif, autant le faire.

Même si sans doute celle-ci avait raison.

- La roue tourne oui, mais pas forcément aussi vite qu'on le voudrait.

Par contre son aveu le surprit.

- Dans ce cas, je serais là.

Il lui sourit sans savoir trop quoi d'autre ajouter, ayant peur de dire des choses qui pourraient prêter à confusion.

- Les choses finiront par revenir à la normale. Il faut juste avoir confiance en nous.

-Certainement, oui.

Elle lui adressa un sourire, heureuse qu'il n'en n'ai pas ajouté d'avantage sur son avoeu. La jeune femme se posa sur l'herbe, contre un arbre et observa le jeune homme avec insistance jusqu'à ce qu'il se pose à ses côtés:

-Tout sera plus calme une fois qu'il sera partit. Tu n'auras plus tout ses soucies.

Elle lui adressa un sourire confiant alors que le ciel se dégageait. Même si l'air était toujours vif, le soleil qui commençait à apparaitre réchauffait doucement leurs corps. Malgré ce qui était entrain de se passer, elle songeait vraiment que le futur lui offrirait quelque chose de beau. En tout cas, elle l'ésperait vraiment.

Chris resta un moment à regarder le ciel alors que Lina s'était assise et finalement finit par se poser à son tour à coté de la jeune femme.

- Ça a au moins le mérite de me changer de d'habitude. De casser la routine. Et les autres peuvent penser ce qu'ils veulent, comme toujours je n'agis que selon ma propre confiance.

Le ciel commençait à redevenir plus clair au fur et à mesure.

- On est comme ce ciel. Pour le moment les nuages obscurcissent un peu le tout, nos divers soucis, mais une fois ceux-ci résolus le soleil reviendra. Il faut juste se montrer patient. Après la pluie vient le beau temps.
- Eh bien tu sors beaucoup de proverbes dis donc ?
- Sans doute l'influence d'Alec. C'est lui le spécialiste, il t'en sort au moins trois sur une journée

-Je vois.

Elle esquissa un sourire tout en secouant la tête:

-Je suis certaine que tout ira mieux quand John ne sera plus là. Il n'y aura plus de problème, ni pour toi, ni pour moi. Au finale, ce qui est en Italie doit rester en Italie et dans mon coeur. Mais ne doit pas venir à Lyon. Je pense que ce n'est pas compatible. Même Lucas ne veut plus me parler. Il trouve que je suis heureuse içi et il pense qu'il ne me manque pas donc il m'en veut.

Elle soupira avant de s'étirer:

-En tout cas, il ne faut pas que cela te perturbe trop. Je m'en voudrais de faire fuir ta tranquillité d'esprit.

- Lucas à tort en ce qui le concerne. Sa présence te rend largement plus heureuse, ça, je peux le certifier pour l'avoir vu. Pour John c'est plus problématique, certes, mais lui aussi contribue d'une certaine manière à ce que tu te sentes bien.

Par contre sa phrase le fit largement rire.

- Ma tranquillité d'esprit ? Parce que tu crois que je peux l'être lorsque je me trouve au lycée et plus ou moins harcelé par des pimbêches collantes et obstinées ? tu en as de bonnes quelques fois Atalina. Tu ne troubles pas ma tranquillité d'esprit.

Du moins pas dans le sens où elle pouvait l'entendre.

- Au contraire les moments que l'on passe ensemble sont calmes et loin d'être désagréables, mis à part le passage à l'hôpital de John qui n'était pas prévu, mais je veux dire en temps normal, avoir ces moments de discussion avec toi est toujours un plaisir.

-Je sais qu'il a tord. Et oui, tous les deux me rendent heureuse à leur façon. Mais le bonheur a toujours ses désavantages et je ne pense pas que l'on peut être parfaitement heureux.

Elle esquissa un sourire alors que son regard était dans le vide. C'était dommage mais c'était ainsi. L'italienne écouta ce que Chris avait à dire. Puis elle tourna la tête vers lui:

-Merci.

Elle avait toujours un regard un peu spécial quand elle l'observait. Même si ni lui, ni elle s'en rendaient compte:

-Je me demande ce que j'aurais fait...Sans toi ici.

- Le bonheur est un voyage, non une destination ou un état de fait. Il se compose d'une multitude de petites choses et celles-ci peuvent être changeante selon les situations. Tout comme je pense qu'il n'y a pas qu'une sorte de bonheur. Mais je vais m'arrêter là avant de commencer à philosopher, ce sera plus raisonnable je pense.

Chris lui sourit doucement lorsqu'elle tourna son visage vers lui.

- Pas de quoi. Il n'y a pas de mal à dire la vérité.

Après tout c'était le cas. Être avec Lina était toujours un moment qui ne pouvait qu'être agréable et avoir pour une fois une relation qui soit simplement normale lui faisait beaucoup de bien. Cependant sa phrase le fit rougir.

- Tu serais sans doute la même. Tu aurais rencontré Laura, vous seriez comme maintenant de bonnes amies, tu pourrais compter sur Azure, ton amitié avec Robin et Alec t'aurait aidé contre les Wolfs. Par contre malheureusement Jordan aurait toujours été dans le décor, mais au moins n'aurais-tu pas provoqué la haine de centaines de filles.

Elle esquissa un sourire à sa réponse. Elle l'aimait bien. La réponse bien sur. Sa vision de voir le bonheur et les moyens d'y accéder était tout à fait interessante. Quand elle discutait avec lui, elle avait l'impression que tout était relativement simple. C'était impressionant cette capacité de transformer n'importe quelle chose en sentiment simple et à la limite de l'agréable. Ses joues virèrent un peu plus au rouge mais heureusement le vent était là pour la calmer. La jeune italienne secoua la tête, la tête enfoncée dans son écharpe. Elle tira légèrement dessus pour découvrir ses lèvres et pouvoir parler normalment:

-Non. Tout aurait été différent, même si tu penses le contraire. Alors tu ne t'en rends vraiment pas compte...

Elle laissa un petit moment de silence s'installer pendant qu'elle avait les yeux dans le vide, puis elle déclara:

-Non, je serais restée seule si tu n'avais pas été là. Rejetant toute initiative d'approche. Robin, Azure, Alec seraient devenu des copains, sans plus. Et j'aurais été seule avec moi même et mes regrets.

Sans doute ne s'en rendait il pas compte non. Alec aurait il était là qu'il aurait rit de son comportement en disant que Chris était parfaitement incapable de reconnaitre ses qualités ou ce qu'il faisait pour les autres. Une sorte de déni maladif de lui-même. Encore les compliments sur la travail scolaires passaient, même s'il disait qu'il ne faisait que travailler, tout simplement. Rien d'extraordinaire. Mais il refusait d'admettre l'influence qu'il avait sur ses amis, de manière positive, et les conseils qu'il donnait qui souvent aidaient à se sortir de situations.

- Peut-être, peut-être pas. D'un coté il est vrai que l'on a partagé pas mal de choses depuis ton arrivée ou plus précisément la rentrée. Mais qui sait ce qui se serait passé dans le cas contraire. Même si tes paroles me touchent.

il sourit doucement, tout en ayant rougit.

- Mais je referais mes choix sans hésitation, sauf celui d'écouter quand il ne fallait pas.

La jeune femme esquissa un petit sourire tout en secouant la tête. Manifestement non, il ne comprenait pas. Il ne comprenait pas à quel point il l'avait aidé, à quel point il était important pour elle même si elle ne le connaissait pas encore beaucoup, à quel point elle pouvait être troublée quand il était près d'elle, à quel point elle était complètement perdu envers lui, à quel point elle aurait été seule sans lui ici. Elle l'observa un instant. Pas étonnant que tant de filles lui couraient après. Il savait qu'il était beau ? L'italienne tourna le visage pour n'avoir pas l'air de le dévisager:

-Elles ne sont pas faites pour. C'est juste la réalité.

Elle secoua la tête en souriant:

-Je veux bien te croire là dessus.

- L'un n'empêche pas l'autre. Elles peuvent être la réalité et toucher la personne à qui elles sont destinées.

Atalina. C'était tout de même un mystère que cette fille là. D'un coté il se sentait proche d'elle parce qu'ils avaient vécu les mêmes choses, qu'il savait ce que c'était que d'être dans un pays contre son gré, de quitter tout ce qui nous tenait à cœur mais de ne rien pouvoir y changer. De l'autre même s'ils avaient parlé pas mal, ils évoquaient un peu de tout et pas vraiment eux mêmes ce qui faisait qu'il ne pouvait pas dire non plus qu'il en sache énormément sur elle. Même si à contrario il en savait sans doute plus que la plupart. Mais ce qu'il aimait, c'est qu'il pouvait être tout simplement lui en sa présence parce qu'elle ne cherchait pas comme les autres à tout savoir de lui ou bien absolument de le séduire. Et c'était sans doute ça qui faisait qu'elle en savait plus que toutes les pimbêches de leur lycée.

- Franchement je m'écouterais ce moment durerait des heures et des heures à n'en plus finir. Au moins laisserions nous longtemps nos ennuis respectifs de cotés.

-Oui, c'est vrai.

La jeune femme esquissa un sourire. Les nuages commençaient à laisser place au soleil et même si le vent froid était toujours présent, elle sentait les rayons de ce cercle jaune lui réchauffer le visage. Elle aussi, si elle s'écoutait, elle resterait là pendant des heures et souhaiterait que ce moment ne finisse jamais. C'était tellement agréable. La nature, la légère brise froide avec le soleil qui contrastait. Et puis sa présence. Le calme et la sécurité qu'il lui inspirait. Elle l'observa et le souvenir de la nuit dernière lui revint en tête. La perte de son chien. La provocation, la réaction, la confrontation, le pardon. Et la chaleur qui lui procurait alors qu'elle était gelée. Le réveil, un peu gênant.... Elle baissa le regard, tourna la tête. Oui, étrange:

-Oui. Mais on ne peut jamais arrêter le temps.

Lina avait raison. On ne pouvait arrêter le temps. Celui-ci allait toujours de l'avant et prenait toujours un malin plaisir à ne pas attendre les gens, obligeant les personnes à aller plus vite pour essayer d'un gagner toujours un fragment, de trouver une oasis de calme dans cette tempête d'avancement. Mais franchement lors de moments comme celui-ci lui se plaisait à croire qu'il ralentissait au moins un minimum. Atalina. Quand il pensait à elle c'étaient tous les bons moments qui revenaient. Les discutions, les rires, le long week end qu'ils avaient partagés presque exclusivement à deux avec la soirée bowling, la sortie en vélo. Mais aussi ses larmes de la veille face aux paroles blessantes, à son déni d'elle-même, et le réveil pour le moins gênant. Dire qu'ils avaient été si proches qu'il aurait suffit qu'il baisse un peu la tête pour... houlà, c'était quoi ces pensées. Chris secoua la tête. Ce n'était pas du tout le moment pour ça.

- Tu crois qu'il supportera le retour de sa mémoire ? J'ai peur d'un coté qu'il ne veuille pas se souvenir afin d'éviter d'avoir de nouveau dans la tête la douleur de votre séparation. Qu'au fond de lui il le sache mais refuse de l'admettre.

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