Devi perdonarmi....

Une journée comme une autre. Un homme qui embrasse son aimée dans le cou avant de prendre son sac, un père qui embrassa son fils sur le front avant de passer la porte. Un homme qui observe un instant la fenêtre du rez-de-chaussé. Celle où il peut voir celle qu'il aime entrain de sourire à son fils. Un homme qui se dit qu'il a de la chance. Un homme qui ne sait pas qu'il va vivre un enfer, enfer qu'il aurait put éviter:

-Papa aurait put rester ! On est samedi ! Il reste toujours avec nous le samedi après-midi...C'est notre journée...

L'italienne se baissa au niveau de son fils et lui ébouriffa les cheveux:

-Ezio, tu sais bien qu'il n'avait pas le choix. Papa a un match très important ce soir et il doit vérifier certaines choses. Ne lui en veux pas trop, d'accord ?

Il soupira fortement tout en grimaçant:

-Tu sais quoi ? Nous, on va en profiter pour ce faire une balade rien que tous les deux...

Il redressa un peu la tête:

-A cheval...?

-Bien sûr !

Il esquissa un grand sourire avant de déposer un baiser sur la joue de sa mère:

-Allez, va te préparer pendant que je termine la vaisselle.

Atalina observa son fils partir en trombe. Il avait bien grandit tout de même. Ezio avait 5 ans à présent. Il avait gardé les yeux de sa mère, même si quelques éclats foncés étaient venus s'installer dans sa pupille. Il avait les cheveux foncés, qu'il portait jusqu'aux oreilles. Il avait le teint halé, un peu plus que ses parents et était déjà très séduisant pour son âge. Elle se redressa et se dirigea vers la cuisine. Même si elle ne l'avait pas dit, elle en voulait un peu à Chris. Cela faisait des mois qu'ils avaient prévu cette sortie au zoo et au dernier moment...Enfin, cela faisait partie des inconvénients du travail. L'italienne termina sa vaisselle et aussitôt son ange déboula près d'elle:

-On y va ?

Elle rigola tout en secouant la tête:

-Tu es si préssé que ça ?!

-Je veux que tu vois mes progrès !

L'italienne pencha légèrement la tête sur le côté tout en souriant. Elle déposa un baiser sur le front de son fils avant de déclarer:

-Alors on y va tout de suite.

Ils y allèrent en marchant, puisque le trajet n'était pas long:

-John !

Le jeune palfrenier leva la tête et sourit. Il accueillit le petit en le prenant dans ses bras:

-T'es encore plus lourd qu'hier !

Ezio soupira:

-Pffft...N'importe quoi.

John ne pouvait pas le détèster. Il ressemblait tellement à Lina qu'il en oubliait la part de Chris. Ces deux là s'entendaient à merveille et pour son bien, Ezio n'était pas aux courants des sentiments de John envers sa mère et des sentiments de son père pour celui-ci:

-Ton père n'est pas là ?

-Non, Chris est au bouleau. Encore.

Il rougit légèrement avant de sourire:

-Bonjour, Lina. Une balade alors aujourd'hui ?

Elle hocha la tête:

-Oui. Tu peux nous sortir Caramel et Tornade ? Vivo a besoin de repos après la compétition d'hier.

-Bien sûr !

Leur petite vie se déroulait bien. Dire qu'Ezio avait déjà cinq ans. C'était à peine croyable. Et pourtant c'était la vérité. Bon, il était dommage que le match ait lieu ce soir. Le jeune père aurait vraiment voulu pouvoir être présent cet après midi. Mais le bouleau avait ses impératifs, comme les entrainements. Le match n'aurait pas du gêner, mais la pluie forte des derniers jours l'avait décalé, malheureusement pour la petite famille. Les rapports entre Chris et John s'étaient un peu améliorés. On ne pouvait pas vraiment parler d'amitié, mais au moins se parlaient ils tranquillement. Mais bon, il se rattraperait après le match de ce soir. Sur la route, il regarda une boite. Cinq ans qu'ils étaient fiancés, même un peu plus en fait. Puisque leur fils n'était pas encore né au moment de la demande. Passer au stade supérieur. Il se sentait parfaitement prêt et avait prit le temps de la réflexion pour une fois. Rien de fait à une vitesse anormale. Si seulement il avait su ce qui allait arriver... Mais pour le moment, l'italien était serein et rejoignit ses compagnons de jeu.

L'italienne discuta avec son fils de la compétition d'hier. Il avait trouvé sa mère fabuleuse et voulait déjà être à son niveau pour se mesurer à elle. Elle sourit:

-Tu sais Ezio. Je n'ai pas besoin de ça pour être fière de toi. Tu n'es pas obligé d'aimer ça, tu sais.

Il leva la tête, secoua la tête:

-Oh, je le sais maman. Mais j'aime vraiment ça. Euh au moins, ils ne te jugent jamais. Ils ne te grondent jamais non plus d'ailleurs...

Atalina pencha la tête en arrière avant de rire. Elle aimait les moments qu'elle passaient avec son fils. Il était vraiment incroyable. Il avait déjà ses idées, des idées bien arrêtées, il pouvait débattre sur plusieurs débats et il la faisait rire:

-Et voila pour vous !

L'italienne sourit alors que son fils répondit pour elle:

-Merci beaucoup !

John hocha la tête avant de poser son regard sur Lina:

-Alors ? Vous allez où ?

-Dans la forêt. Je pense qu'il est assez bon cavalier pour y aller.

-Oh, monsieur ! Profitez de l'honneur que vous fait votre mère et montrez-vous en digne !

Ezio rigola avant de s'avancer, laissant sa mère et John un peu seuls:

-Sois prudente, d'accord ? C'est dangereux comme coin. Et je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose. Ni à toi, ni à lui.

Elle sourit avant de dire:

-Promis.

Puis elle s'élança alors qu'il souriait.

Toute l'équipe s'était saluée, comme d'habitude. Maintenant ils se connaissaient vraiment bien. Au point que chacun n'ignorait généralement pas qu'elle en était la situation des autres. Mario passa le voir.

- Je suis désolé pour toi. Je sais que vous aviez prévu une sortie au zoo avec Lina et Ezio.

Chris soupira.

- Oui, ils vont devoir la faire seuls. Même si ça ne me plait pas. J'aurais préféré être avec eux.
- Si le match n'avait pas été aussi important, je t'aurais fait remplacer. Mais c'est la possibilité de monter de niveau qui s'obtient si on gagne le match.
- Je sais. Foutue météo. Mais je te préviens, dans ces cas là, ne compte pas sur moi toute la semaine prochaine. Ça va être les vacances scolaires, et une semaine en famille me fera du bien.
- C'est entendu.
- Et puis j'ai un secret à vous apprendre les gars, pour la fin du match.
- Ah racontes !!

Tous se rapprochèrent, et il sortit juste la petite boite.

- Non, sérieusement ??
- Non, elle est vide. Bien sur sérieusement !!
- Content pour vous !!

L'italienne siffla et le cheval de son fils s'arrêta net:

-Mais euh ! Maman !

-Ne galopes pas pour le moment d'accord ? Il peut y avoir des voitures.

Ezio leva les yeux au ciel tout en sourpirant:

-Prudance avant tout.

-Et c'est toi qui dit ça ?!

La jeune femme rigola:

-Toi, ta vie commence. Ce n'est pas pareil.

-Et la tienne continue. Je ne vois pas le rapport.

Elle observa soon fils, se contenta d'hausser les épaules. Elle savait qu'il finirait par comprendre, plus tard. Son fils se contenta de lever les yeux au ciel. Comme si sa vie était plus importante que celle de sa mère. Il ne comprenait vraiment pas son raisonnement:

-Nous y sommes petit rêveur.

-Oh, c'est joli !

Ils décidèrent de marcher. Ils descendirent donc de leurs montures et les attachèrent à un arbre:

-Tu n'attaches jamais Vivo.

-Oui. Mais ça demande beaucoup de confiance et d'entraînement.

-Pourtant, c'est un cheval sauvage. Je croyais que l'on ne devait jamais faire confiance aux chevaux sauvages.

-Sauf si il te choisit. Si il te préfère à sa liberté.

Ezio hocha la tête, réfléchissant à ses paroles:

-Je vais faire un petit tour !

-Ne t'éloignes pas trop. Il y a parfois des chevaux sauvages dans le coin.

Il esquissa un sourire tout en secouant la tête:

-Oui maman poule !

L'italienne se contenta de soupirer. Elle avait ses raisons de se méfier. Les chevaux sauvages se baladaient en bande et ne se préoccupaient pas de ce qui était sur leur passage. Alors qu'elle terminait d'attacher les chevaux, elle les sentie nerveux.

-Ezio ?

Même l'entraineur de l'équipe avait eut un sourire.

- Bon, malgré cette magnifique nouvelle, il faut vous entrainer pour ce soir maintenant les gars !
- Allons-y !!

C'est comme cela que tout le groupe se mit à faire l'habituel échauffement, quelques tours de terrain, des petits sprints de ci de là. Des passes courtes, des passes longues, des shoots... un peu de tout, aussi bien dans le domaine général que dans les spécialités de chacun.

Elle s'enfonça un peu plus dans la forêt, ne le trouvant toujours pas. L'inquiétude commençait à la gagner alors que la nervosité avait déjà fait foyer dans son esprit:

-Ezio ?!

Ce n'était pas normal. Il aurait du répondre. Il devait répondre. Elle lui avait pourtant bien dit de ne pas s'éloigner ! C'était son fils tout craché ça ! Il n'y avait que lui pour faire ça ! Il allait entendre parler du pays quand elle l'aurait retrouvé !

-Ezio !!

Maitenant, elle paniquait totalement. Cela faisait combien de temps qu'elle le cherchait ? Elle observa son portable, il n'y avait pas de réseau. Il était 15heures, donc cela faisait 10 minutes qu'elle le cherchait. L'italienne trembalit légèrement, elle comptait s'éloigner de la forêt pour téléphoner à John, il pourrait l'aider à chercher. Lorsqu'un cri déchira le silence de son inquiétude:

-Maman !!!

Elle se retrouna, murmurra le prénom de son fils. Il était en danger. Une mère sent lorsque quelque chose de mauvais ou de dangereux va se passer. Et là, c'était ancré en elle. Le danger était comme une seconde peau qui la couvrait de tout son être. Elle se dirigea aussi vite que ses jambes le lui permettaient vers la voix de son fils:

-Ezio ?!

-Maman ! En bas !

Elle s'approcha du vide et remarqua son fils qui se retenait de tomber grâce à une branche:

-Je...Pardon ! J'ai...J'ai voulu voir ce qu'il y avait en bas et... J'ai glissé ! Pardon !

-Restes calme. Dans deux minutes tu es sur la terre ferme.

Et la perception du danger était aussi une chose dans laquelle Chris excellait. Il se sentit mal pendant un instant. L'italien savait reconnaitre ce genre de signes avant coureur. Quelque chose n'allait pas. Le joueur quitta le terrain et prit son téléphone. Cherchant à joindre Lina. Pas de réponses. Chris aimait encore moins ça. S'ils étaient au zoo, ils auraient du capter. Mais là, rien... il n'aimait pas ça.

"Katty ?"
*Oui ?*
"Où se trouve Lina, qu'est ce qu'il se passe ?"

*Elle n'est pas au zoo avec Ezio ? Je ne sais pas, pourquoi ?*

L'italien avait bien raison de sentir un danger. Mais il ignorait encore à quel point.

-Je vais lâcher maman !

Pendant ce temps, Atalina déscendit doucement dans le vide tout en se tenant au rebord qui était composé d'herbe et de sable:

-Maman ? Tu es sûr que...

-Tu ne dis rien Ezio, tu fais juste ce que je dis.

-Je suis désolé...

-On verra ça plus tard.

Elle vérifia sa prise, s'assurant qu'elle pouvait rester accrocher longtemps et sans craintes. Elle soupira tout en fermant légèrement les yeux. Après une respiration, elle les ouvrit et déclara:

-Tu détaches doucement ta main droite de la branche et tu attrapes mon pied. N'ais pas peur. Tout va bien se passer.

Ezio, tremblotant légèrement lacha donc sa branche pour saisir le pied de sa mère. Il lacha son autre main et se retrouva suspendu dans le vide étant juste retenu grâce au pied de sa mère. Il était un peu plus lours que ce que Lina aurait pensé. Elle soupira, pour le moment tout allait bien et elle tenait bon:

-Maintenant tu vas grimper progressivement le long de mon corps.

-Tu vas tenir ?

-J'ai dit, ne discutes pas. Obéis pour une fois.

Il n'aimait pas ça. Pas du tout ça. Alors le reste importait peu et après avoir emprunté ses clés à Mario, il partit brutalement, et fonça vers la voiture du capitaine. Il démarra rapidement, se fichant des règles primordiales de sécurité.

"Trouves là !! Utilise ton lien avec Ezio"

John, botte de paille sur l'épaule gauche, s'enfonça doucement dans le batîment. Il soupira en posant sa botte en face d'un boxe. Puis, il se redressa vivement en percevant des souffles brusques et des hénissements dans le fond. Il s'approcha d'un pas rapide.

-Vivo...?

Il avait l'air nerveux. Très nerveux. Quelque chose n'allait pas. A chaque fois qu'il avait été aussi agité, il était entrain d'arriver quelque chose à Lina. Il ouvrit la porte du boxe et grimpa sur son dos:

-Lina,... Que se passe t'il ?

Sans lui indiquer quoi que se soit, l'animal se mis à galoper comme jamais dans une direction bien précise.

Pendant ce temps, Ezio était arrivé aux jambes de sa mère. L'italienne avait de plus en plus de mal à tenir, pourtant, elle ne disait rien. Elle se contentait d'aider son fils au mieux et de s'accrocher du mieux qu'elle pouvait:

-Oh, tata !

Ezio lacha brusquement sa mère, surprit par la vision de sa tante. L'italienne lacha une main le rattrapa vivement. En un mouvement, elle posa la main de son fils sur sa jambe et la reposa sur le sol. L'adrénaline était assez utile dans ces cas là:

-Fais attention ! Tout ce que tu dois faire c'est monter !

Elle soupira alors qu'une goutte de sueur tomba sur son front:

-Katty, préviens Chris. J'ai besoin de lui, maintenant !

Même pas besoin de lui dire. La jeune fille l'avait fait immédiatement. Bon sang... mademoiselle malchance avait encore frappée !! et très fort cette fois !! Chris lui crispa les dents et appuya à fond sur l'accélérateur. Maintenant qu'il savait par où aller, il fonçait d'autant plus, conduisant bien au delà des limites autorisées et quelques soit le sens de la route.

"Tiens bon Lina."

A cette vitesse Là, il y serait ans deux minutes.

La jeune femme poussa un soupir. Plus que quelques minutes et Chris serait là. Ezio serait sur la terre ferma tout comme elle et il se ferait sermoner comme jamais. Bref, tout irait pour le mieux. Si elle pouvait tenir encore deux ou trois petites minutes. Elle sentait ses membres trembler sous l'effort et c'était tout, sauf bon signe. Plus Ezio grimpait, plus elle sentait la difficulté de tenir. Maintenant, Ezio était dans son dos:

-Tu restes bien accroché, maintenant. Je vais éssayer de grimper.

-On devrait attendre papa...

-Je ne peux pas me permettre d'attendre ton père alors fais ce que je te dis.

Elle ne savait pas du tout si il allait bientôt arriver ou s'il venait tout juste de partir et elle allait bientôt lacher alors il fallait qu'elle retrouve le plancher des vaches et vite. L'italienne força sur ses bras et réussit à poser ses coudes sur la terre. Elle poussa ensuite sur ses coudes et réussit à se redresser:

-Maintenant tu vas pouvoir poser ton pied sur la terre et me lâcher.

L'italienne sentie la terre trembloter. L'italienne ouvrit la bouche de stupeur:

-Dépêches toi Ezio.

-Mais...

-Dépêches toi !

L'italienne tourna la tête et apperçut une bande de chevaux qui arrivaient droit sur eux. Des chevaux sauvages sans doute. Des chevaux qui ne s'arrêtaient jamais devant un obstacle présent sur leur chemin:

-Ezio !!

Elle avait l'impression qu'il ne voulait pas se dépêcher, qu'il faisait exprès de faire preuve d'une lenteur exaspérente. Elle leva la tête alors qu'elle tentait de remonter sur la terre ferme. Lina eût le temps d'appercevoir Chris avant de sentir un violent coup sur son épaule droite. Les chevaux passèrent, la vision de Chris en fut brouillé et il avait perdu son fils et Lina de vue. Lorsque tous les chevaux furent passés, il n'y avait personne sur le rebord. L'italienne tenait son fils contre elle alors qu'ils tombaient dans le vide.

Dès qu'il était arrivé à proximité, Chris s'était garé en dérapage et était descendu de la voiture à toute vitesse, guidé par sa sœur qui lui donnait les indications pour trouver sa fiancée et son fils. Il courrait le plus vite qu'il pouvait, poussé par la peur de ce qui était leur situation. Mais alors qu'il s'apprêtait à les rejoindre, un troupeau de chevaux sauvages passa devant lui, les séparant d'eux. Et lorsque la minute suivante il put voir de l'autre coté, Lina et Ezio avaient disparus.

- LINA !! EZIO !!

Chris totalement paniqué, se précipita vers le bord. Sa famille était tombée une quinzaine de mètres plus bas. Paniqué et terrifié par la chute qu'ils venaient de faire, il descendit par un chemin escarpé mais relativement praticable pour les rejoindre. Leurs blessures semblaient vraiment graves.

Elle avait fait tout son possible pour tenir. Pour rester accrocher. Ses coudes s'étaient enfoncés avec force dans la terre et elle baissait la tête pour éviter les coups au visage. Ezio restait accroché dans son dos, ne sachant quoi faire. Mais les chevaux étaient bien plus puissants qu'elle. Et sa petite force ne put résister plus longtemps. Elle finit par lacher et son corps se retrouva plongé dans le vide. L'italienne s'était retrournée et avait emprisoné son fils dans ses bras pour le protéger au mieux. Son dos rapait quelques fois contre la terre de la colline, ce qui la faisait grimacer de douleur. Dans la chute, elle vit sa vie défiler sous ses yeux en version accéléré. C'était étrange comme sensation, mais au moins, elle ne pensait pas à la chute. Elle se termina bien plus vite que ce qu'elle aurait imaginé. L'italienne s'écroula au sol, inconsiente. Un filet de sang s'échappait dérrière sa tête alors que son fils avait les yeux fermé dans ses bras. Le corps de sa mère n'avait pas été une protection optimale pour lui. Un cheval arriva, au triple galop et se cambra une fois arivée devant les deux corps:

-Lina !!! Ezio !!!

John déscendit et s'approcha vivement d'eux, sortant son portable.

Seulement, il n'y avait pas de réseau en forêt. Et donc forcément la panique était là.

- Vas appeler les secours, je fais tout pour que leur état n'empire pas.

Chris devait garder son calme. Lors des prochaines minutes, ce seraient ses décisions qui influenceraient sur leur survie. Bientôt, les sirènes retentirent et les ambulanciers arrivèrent dirigés sur les lieux par John.

John était complètement paniqué. Lina avait les yeux ouverts, fixes, comme si...Comme si...Non, il ne voulait pas y songer. Elle ne réagissait pas, ne bougeait pas, ne parlait pas. Tout comme Ezio. Il était était coincé entre ses bras, les yeux fermés ne faisant preuve d'aucune réaction. Il ne savait pas comment cela était arrivé et n'avait pas put renseigner les secours plus que ça. Très vite, ils arrivèrent sur les lieux et commencèrent par dégager Ezio des bras de sa mère. Ils avaient un pouls. Faible, mais présent. Une équipe s'occupa de l'installer dans l'ambulance pendant qu'on s'occupait de Lina. John ne savait plus où donner de la tête. Entre Vivo, qui était complètement paniqué, Ezio qui était dans un état fébrile et Lina...Lina qui ne donnait pas de signe de vie. Après une recherche minutieuse, ils remarquèrent un souffle, un battement de coeur. Ils s'empressèrent de la mettre dans la deuxième ambulance. Le pauvre Chris ne devait pas trop savoir où aller:

-Vas avec ton fils. S'il ouvre les yeux, il sera rassuré que se soit toi qui soit près de lui. Ne t'en fais pas pour Lina.

Sans attendre sa réponse, il se dirigea vers la deuxième ambulance.

Chris était très prudent, sur le temps avant l'arrivée des ambulances, tentant de les appeler doucement mais il n'y eut aucune réaction. La panique le gagnait, il devait l'avouer. En même temps, comment ne pas l'être avec cette situation ?? Il monta finalement avec Ezio. De toute manière, une fois à l'hôpital, il pourrait demander une chambre commune pour eux deux. Les soins étaient donnés dans les deux ambulances. Et encore une fois Lina avait pensé aux autres avant elle.

"Tenez bon".

John était si paniqué qu'il n'avait même pas pensé à l'avantage d'être avec Lina pendant que Chris était avec son fils. Il voulait juste que les deux récupèrent et vite. Qu'ils aillent bien. Alors qu'on plantait une aiguille dans le bras de Lina, une violente secousse parcourut la poitrine de celle-ci. Elle commença à s'agiter, tout en regardant tout autour d'elle. John se pencha au-dessus d'elle:

-Tout va bien ! Lina, il faut que tu te calmes !

Elle continuait pourtant à bouger, à vouloir se relever et à chercher quelque chose, ou quelqu'un du regard. John posa une main sur son bras:

-Tu as fait une chute je crois, avec Ezio. Là, tu es dans l'ambulance qui est en route pour l'hôpital. Ezio est dans l'ambulance juste devant nous. Il faut que tu te calmes.

Elle l'observa un moment avant de plonger à nouveau dans le néant.

Ezio lui ne répondait pas. Malgré la protection de sa mère, le choc était rude pour quelqu'un d'aussi jeune. Chris paniquait, il prenait des informations sur l'état de Lina par l'intermédiaire de sa sœur. Ils finirent par être emmenés à l'hôpital, pour recevoir les soins nécessaires. Direction le service des urgence, et le bloc opératoire. John et Chris attendirent dehors.

John soupira tout en regardant Lina et Ezio s'éloigner. Il était en sueur, tellement la panique l'opressait. Il ne s'était même pas demandé pourquoi Chris était là-bas. Il allait parler lorsqu'un infermier arriva et demanda:

-Vous connaissez leurs groupes sanguins ?

-AB négatif, tous les deux.

-Ah. Merci.

Et oui, en tout bon fils de madame catastrophe, Ezio avait hérité du groupe sanguin de sa mère. Histoire de faire bien les choses. John soupira. Il avait très envie de rejeter la faute sur Chris. Parce que cela serait plus facile.Mais le pauvre semblait déjà mal. Alors autant éviter.

En effet, Chris s'en voulait déjà bien assez à lui tout seul, et mieux ne valait pas être dans sa tête à ce moment là. Parce que pour lui, tout cela était arrivé de sa faute. S'il n'était pas partit à l'entrainement et était resté comme prévu avec sa famille, ils auraient été au zoo, et rien de tout cela ne serait arrivé. Pas d'accident, pas de blessures graves, pas d'hôpital. Et encore une fois il ne pouvait rien faire pour sauver les siens. Il avait été incapable de les aider.

John soupira avant d'enlever sa veste et de la poser sur une chaise. Il allait y en avoir pour longtemps alors autant se mettre à l'aise. Il soupira avant de se poser sur sa chaise. Pourquoi il n'avait pas proposé d'aller au zoo avec eux ? Il aurait prit la place de Chris, cet accident n'aurait pas eût lieu. Il aurait aussi put proposer de les accompagner. Il savait que cet endroit pouvait parfois se montrer dangereux. L'italien poussa un soupir avant d'observer Chris:

-Tu...Tu sais ce qu'il c'est passé ?

*Nii-chan...*
"Tais-toi Katty, je ne veux pas t'entendre, pas maintenant, s'il te plait."
*D'accord.*

Chris attendait. Inquiet. Tout ce qu'il voulait, c'était que sa future femme et son fils aillent bien. Et pour le moment ce n'était pas le cas. La voix de John le sortit de ses pensées.

- J'ai senti que quelque chose n'allait pas. Lorsque je suis arrivé, Lina essayait d'aider Ezio à remonter loin du bord. Des chevaux sauvages sont arrivés. L'un d'eux a du percuter les mains de Lina et ils sont tombés de plusieurs mètres de haut.

-Ezio a sans doute voulu voir ce qu'il y avait en bas, il s'est approché et a glissé.

John soupira, ses yeux se posaient n'importe où et nul part à la fois:

-Il a sans doute appeler Lina et en le voyant ainsi, elle ne pouvait faire autrement que l'aider. Oui, c'est logique. Elle ne pouvait pas prendre le risque d'attendre des secours. Et...

Il ferma la bouche. Chris n'avait pas besoin de ça. Et lui non plus d'ailleurs. Il soupira à nouveau:

-Ça...ça dure longtemps, je trouve.

Il observa sa montre. Cela ne faisait que 30 minutes qu'ils étaient ici.


**************************

Elle percevait quelques bruits. Des voix. Des bips. Uniquement des choses floues. Plus le néant. Comme si elle n'existait plus. un lourd sommeil. Sans le moindre rêve.Puis une intense lumière aveuglante. Et lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle était dans une espèce de gare:

-Que...

L'italienne fronça les sourcils et observa autour de soi avant de sentir quelque chose dans la poche arrière de son jean. Elle tira l'objet et l'observa. Il s'agissait d'un billet. Il était tout argenté et l'écriture était noire:

Arrivée: Vie.

Elle ne comprenait pas:

-Maman !

Elle se retourna, aperçut son fils. Elle accourut vers lui, le saisit dans ses bras, se baissant ainsi à son niveau:

-Ezio...Mon ange, je suis là. Chut. Tout va bien.

Son pauvre enfant pleurait dans ses bras, il était tout tremblant, comme glacé:

-On est où, maman ?

-Dans une transition, je pense. Quelque part, perdu...

-Transition ?

-Oui.Entre la vie et la mort.

Son fils trembla de plus belle. Une frayeur indescriptible émanait de lui. Cela lui transperçait le coeur. Elle ne supportait pas de le voir ainsi. Cela lui faisait presque oublier le lieu, l'endroit, la situation. Puis elle aperçut le billet dans la main de son fils. Elle le lui prit tout en le gardant contre elle:

Arrivée: Point de non retour.

Et soudainement, elle comprit toute l'horreur de la chose. Ce billet était leur destination. C'était pour ça qu'elle ne pouvait pas voir son corps. Être sur la terre. Parce qu'elle n'était pas encore morte. Mais elle n'était pas non plus vivante. Ce billet indiquait une chose: sa destination. Elle devait vivre. Son fils, lui...Devait atteindre le point de non retour. Son fils devait mourir. Tout son être se figea. Et elle commença à trembler lorsqu'elle aperçut à nouveau la lumière blanche. Elle s'écarta de son fils:

-Regarde moi.

Ezio plongea son regard dans celui de sa mère, obéissant:

-Tu te souviens de notre conversation de tout-à-l'heure ?

-...

-Comme quoi ma vie était beaucoup moins importante que la tienne ?

-Maman...Je...Pourquoi tu me dis ça ?

Elle se mordilla légèrement la lèvre inférieure, ferma les yeux un instant. Maintenant, c'était son dernier moment avec son fils. Et elle devait lui faire subir quelque chose d'atroce. Les mots ne voulaient pas sortir. Et pourtant, il le fallait:

-Je suis désolée mon ange. Terriblement désolée. Mais tu vas devoir comprendre cette notion beaucoup plus vite que prévu.

-Mais...Mais...Tu...

L'italienne le saisit dans ses bras. Elle le serra fortement contre elle, se disant que c'était la dernière fois qu'elle sentait cette odeur. Une larme coula le long de sa joue:

-Ne m'en veux pas. Je t'en prie, trouve la force de me pardonner. Tu diras à ton père que...Vous êtes et resterez les plus belles choses qui me soient arrivées dans ma vie. Que je...Que je vous aime !

Rapidement elle posa son billet dans la main d'Ezio. Elle le poussa brusquement et la lumière blanche fit disparaître son fils. Elle observa son billet:

Arrivée: Point de non retour.

Et commença à pleurer alors que le noir commença peu à peu à s'emparer d'elle.