Quand le masque tombe

_Ho. Donc vous venez d'accuser mon client de folie et d'obstination.

_Je...Commença Alec.

_De tous les points de vue c'est Jordan le méchant. Mais est-ce-que l'un d'entre vous a déja tenté de le comprendre ? Lui avez vous déja parlé d'une façon non agressive ?


L'avocat sortit des photos. Des photos de Chris avec le poing sur le nez de Jordan, Alec avec l'air menaçant.

- Je dois admettre que les photos sont particulièrement bien choisies.

Alec eut un petit sourire satisfait.

- Mais prises en dehors de leur contexte, il est facile de faire dire ce que l'on veut à des photos. Je suis certain que vous en avez beaucoup d'autres comme ça qui victimise Jordan. Seulement, je crois que rien ne vaut la vérité.

Le jeune homme fit signe au procureur.

- Je demande à utiliser la pièce à conviction n° 1.

C'était un tout petit caméscope, très fin. Alec reprit la parole.

- Maintenant, voyons plutôt le contexte dans lequel ce coup, a été donné. Jordan Bulleye est tout sauf un enfant de cœur, et cela remonte à bien avant le lycée.

L'avocat esquissa à un sourire:

_Puisque vous n'avez pas répondut à ma question, je prend ça comme un non. Vous n'avez pas cherché à le comprendre ou à parler tranquillement avec lui.

Il soupira:

_Bien, montrez votre petit film, monsieur Alec.

Alec fixa l'avocat.

- On ne peut pas parler calmement à quelqu'un qui se sert de ses poings et de sa force physique avant toute discussion, et qui tente d'écraser par son groupe toute personne qui s'oppose à son avis. On ne peut pas transformer un démon en ange, monsieur l'avocat. Si vous aviez prit le soin de voir le dossier scolaire de votre principal client, vous verriez peut-être la vérité, quoique rien n'est moins sûr. De plus il est étrange de voir comment votre défense se base exclusivement sur lui, au point d'en oublier les 19 autres accusés. encore pour les 14 Wolfs, il est clair que l'on peut balayé cela du fait qu'ils ne faisaient qu'obéir au chef de meute, mais les cinq personnes inconnues qui avaient des armes à feu, pourquoi ne profitent elles pas aussi d'un tel engouement de votre part ?

Par la suite le jeune Lancelot lança le film, et il fut clair pour tous que contrairement à ce qu'affirmait les photos, Jordan avait cherché à provoquer la confrontation. Chris ne put s'empêcher d'avoir un sourire. Sur certaines choses, Alec était d'une efficacité quasi diabolique.

_Je me base sur Jordan parce que lui n'a justement rien fait.

Ho bon sang, Lina allait se lever et lui décocher un crochet du droit à cet avocat:

_Et qu'il est injustement jugé coupable.

Lina se leva:

_Désolée de vous interrompre. Je tenais juste à montrer quelque chose.

Elle sortie des photos des photos de son sac et les donna au juge.

_Ceci est l'oeuvre de Jordan. Un artiste vous ne trouvez pas ?

Lina observa un instant l'avocat avant d'aller s'assoire à nouveau.

Alec manqua de s'étouffer. Jordan ? Innocent ? Pardon mais dans quel monde ? Il se préparait à répliquer des contre-arguments, mais Lina fut plus rapide. Le jeune lyonnais se doutait du contenu des photos. Certainement ses cicatrices. Le juge les observa avec attention.

- En effet, cela ne joue pas en faveur de l'accusé.

L'Italienne soupira:

_Enfin quelqu'un de censé...

Elle secoua la tête:

_Vivement que ça s'arrête.

L'avocat secoua la tête lui aussi:

_Je vous l'ai dit. L'Italienne lui a fait perdre la tête.

Lina souffla:

"Sers les poings. Respires."

Alec commençait à en avoir assez. Il ne pensait pas devoir aller jusque là, mais il fit signe à l'avocat. Le procureur apporta une nouvelle pièce à conviction. Un dossier à élastique d'une taille impressionnante. D'une épaisseur surtout ahurissante.

- Qu'est ce que c'est ?
- Un compte rendu. répondit Alec
- Sur ?
- Les différentes histoires auxquelles c'est retrouvé mêlé Jordan Bulleye, et cela depuis la sixième, soit bien avant l'arrivée d'Atalina. Vous verrez que certaines histoires sont étrangement similaires à l'attirance qu'à l'accusé pour la victime.

Être le fils d'un policier avait du bon.

_J'admet que Jordan n'est pas un enfant de coeur. Mais lorsqu'il a voulut arrêter tout ça, personne ne lui a accorder sa confiance, ni son amitié. Mon clien est et a toujours été seul. La solitude et le comportement de melle Néangélie, l'ont rendut un peu fou. Je propose donc à la cour,trois mois dans une maison de correction et une analyse psychiatrique.

L'avocat se tourna vers Alec:

_C'est tout, merci.

Chris respirait profondément.

"Il n'a jamais eut d'aide, parce qu'il n'a jamais voulu arrêter. Elle est là la vérité."

Mais bon, Alec avait vraiment bien agit sur ce coup là. Il avait fait son maximum et même plus que ce que Chris pouvait penser. C'était maintenant à Robin.

Robin s'avança. Il était stréssé et avait peur d'aller trop loin. surtout que Lina et Alec avaient su ce contenir, mais lui...Y arriverait-il ? Pas sûr...Il s'assit à l'endroit prévut et attendit les questions avec appréhension.

Les avocats remarquèrent de suite son état de stress. Le procureur lui apporta un verre d'eau.

- Restez calme, et prenez votre temps. Rien ne vous presse, et vous en risquez rien.

Il lui sourit.

- on vous décrit souvent comme quelqu'un d'extérieur ne prenant pas part aux conflits. De votre point de vue, comment apparait Monsieur Bulleye ?

"Ils sont drôles eux...Comme si c'était facile."

Robin soupira longtemps avant de répondre:

_Oui, on peut dire que je suis quelqu'un d'ouvert mais si je ne sais pas le contexte de la bagarre, je n'y prend pas part. Jordan n'est pour moi qu'un adolescent dérangé, voir un peu fou. Je n'ai jamais vu quelqu'un être aussi obséder par une personne. Le problème ne vient pas de melle Néangélie. Le problème, vient de lui. Il s'est trop attaché alors qu'il savait que c'était perdu d'avance.

Le procureur eut un léger sourire invisible. Petit à petit le piège se refermait sur Jordan.

- Excusez-moi, mais pour le bien du jugement afin que tout soit clair dans l'esprit des jurés, pourriez vous développer pourquoi M. Bulleye n'avait aucune chance et comment se voit son obsession ?

Robin soupira:

"Garder son calme"

_Sans vouloir vous offencer, Jordan a enlever une fois Atalina et là, il lui a gravé un "A" sur le ventre, A comme "Alpha" qui signifit chef de la meute. Ce n'est pas de l'obsession ça ? Ensuite, Lina lui a déclaré clairement qu'elle ne voulait pas sortir avec lui, qu'elle ne l'aimait pas.

L'avocat prit une mine outrée.

- Enlevé ?
- Oui, et il l'a gardé prisonnière ainsi quelques jours.
- Eh bien.... voila de bien étranges manières.

_Et oui.

Robin esquissa un sourire:

_C'est celui que vous défendez.

Les journées se succédèrent, les unes après les autres, et tout le monde fut interrogé. Ils en étaient maintenant à vingt jours de procès, et le jury était en train de délibérer. Chris était nerveux, comme tout le monde. L'attente était insupportable. Puis le président du jury se leva.

- Pour le grief d'assaut à mains armés, le jury a décidé que les accusés étaient coupables. Pour le grief de coups et blessures, coupable. Pour le grief de séquestration, coupable.

Il se rassit et le juge prit la parole.

- Les condamnations seront donc les suivantes : pour les accusés majeurs, 10 ans de réclusion ferme. Pour les accusés mineurs : un an en maison de correction, avec surveillance par des tuteurs, et 200 heures de travaux d'intérêts généraux, notamment dans la réparation de ce qui a été détruit au lycée de La Squadra.

Lina soupira de soulagement:

"C'est plutôt pas mal..."

Elle se leva très vite et sortit du tribunal à toute vitesse afin de prendre l'air.

Chris la suivit, il n'avait pas la moindre envie de rester une minute de plus. Il souffla une fois à l'extérieur.

- C'est fini...

Ils virent passer devant eux les cinq jeunes qui allaient en prison, et les Wolfs qui eux partaient pour la maison de correction. Bon, il y aurait des retombées médiatiques, mais l'affaire en elle-même était passée. Peut-être les cauchemars de Chris cesseraient enfin, et les deux morts le laisseraient peut-être tranquille. Il l'espérait en tout cas, parce que tout ça l'avait miné.

Elle observa les condamnés, enfin surtout Jordan qui ne la quittait pas des yeux avant de partir. Puis, elle souffla:

_Oui...Finit.

Puis elle posa la tête contre le bras de son petit ami soupirant à nouveau.

Chris caressa doucement ses cheveux.

- Et si nous partions avant que tous les journalistes rapaces arrivent ?

Ce qui au nuage de monde qui arrivait vers eux ne leur laissait que quelques secondes.

- D'accord.

Le couple partit rapidement au pas de courses. Au programme, des valises à faire.

Oui, partir avant la foule, ça ne la dérangeait absolument pas. Au contraire. Ils avaient réussit à partir si vite qu'auncun journaliste ne les avait vu. Et cela les arrangeait:

_Il faut faire les valises.

- En effet.

Quinze jours loin de tout. Loin de tout ça, voilà qui allait être agréable. On va passer chez moi, puis chez toi, et direction l'aéroport.

- Mais les billets ?
- Si j'ai raison, tel que je connais Isa, ils seront avec les clés du studio. Et un petit mot.

Lina esquissa un petit sourire:

_Je te fais confiance.

Elle saisit sa main et se dirigea lentement vers sa maison.