Il ne faut jamais nous enlever la vie d'un être cher...

Le médecin soupira:

_Je me fiche de ça. Je dois m'occuper de cette jeune fille et je ne suis pas sûr que cela soit une bonne idée.


Lina gardait toujours la tête tournée de l'autre côté:

_Partez. Tous.

Chris regarda le médecin.

- Vous ne pouvez pas comprendre.

Cependant tous partirent de la pièce, même si Alessio et Antonio ne le voulait pas. Le Volturno les entraina à l'extérieur.

- On devrait être avec elle.
- On doit surtout lui laisser du temps. Je sais ce qu'elle ressent, et elle doit pouvoir réfléchir seule un temps. Seulement après, on pourra intervenir.

Elle les observa sortir. Avant d'observer le mur. Elle garda les poings sérrés. L'Italienne tourna le regard vers Lucas. on visage se déforma, laissant place à une expression de colère:

_Mais qu'elle idiote !!!!

Elle saisit son oreiller et le lança dans la pièce, avant de faire tomber tout ce qu'elle pouvait. Antonio qui perçut un bruit grimaça:

_Je dois rentrer. Je ne sais pas ce qu'elle est entrain de faire là. Je dois rentrer.

- Elle passe par la phase de colère.

Chris soufflait en parlant de cela, car ça avait tendance à ramener de mauvais souvenirs à la surface pour lui.

- Mais pourquoi ?
- Elle se sent responsable de ce qu'il se passe, voilà pourquoi. Et quoi que l'on face, cette culpabilité ne partira pas, on pourra juste l'atténuer au mieux.

Antonio soupira:

_Mais pourquoi ? C'est la voiture qui...

Il secoua la tête, il ne comprenait pas. Après un certain moment, plus un bruit. Seul le silence se fit entendre:

_Bon...La je rentre !

Il n'attendit pas la la permission et rentra dans la pièce...Un peu...En désordre dirons-nous. Lina était allongée sur le côté. Fixant le mur. Ne disant pas un mot.

Chris le laissa faire. Mais il ne pouvait pas comprendre. Aussi proche les deux frères pouvaient ils être de leur sœur, c'était impossible de le savoir. Sauf si... sauf si on le vivait soi-même. Il n'y avait pas d'autres moyens de le savoir, et dans ce cas, l'ignorance était une bénédiction, et la connaissance le pire de tous les maux. Parce que Chris savait ce qu'elle ressentait, et malgré toute cette connaissance, il se sentait impuissant et ne savait pas comment la faire aller mieux. Dire qu'elle connaissait le même enfer que ce qu'il avait vécu. Alors qu'il espérait qu'elle ne saurait jamais ce qu'il avait ressenti.

"Je suis désolé, de ne pas avoir pu empêcher ça, Atalina."

Antonio observa la pièce:

_Mais qu'est-ce-que tu as fait ?!

Il se rapprocha de sa soeur. Il se mit en face d'elle. L'observa:

_Lina...Lucas va se réveiller, pourquoi...Pourquoi es tu dans un tel état ?

Antonio approcha sa main de son visage:

_Ne me touche pas.

Chris la regardait.

- Lina, rester seule n'est pas une solution, et culpabiliser non plus. Quelque part au fond de toi, tu le sais. Parce que tu m'as aidé à quitter une situation identique. A reprendre ma vie. Ton frère ainé a raison. Lucas va se réveiller, et cet accident ne sera qu'un mauvais souvenir. Et surtout, même si je sais que le sentiment de culpabilité est difficile à faire partir, ce n'est pas toi la responsable de l'état de ton petit frère.

Elle se retourna, l'observa:

_Mais tu ne sais pas ce qu'il sait passé !

Lina baissa le regard:

_Tu n'étais pas là. Tu ne sais pas. Si c'est de ma faute...

La jeune femme laissa une larme couler:

_Ou non.

Chris eut un regard compatissant.

- Lina, tu devrais savoir que je sais toujours ce qu'il se passe près de toi, depuis le temps. Je sais ce qu'il s'est passé. Et quoique tu en penses, c'est un accident, tu m'entends. Un accident. Tu n'en est pas responsable ! Le seul responsable, c'est le conducteur de la voiture qui roulait trop vite, pas toi.

Le jeune homme la serra contre lui.

- Pas toi. chuchota t-il de nouveau

Elle secoua la tête.

_Non, tu ne sais pas...

L'Italienne se laissa serrer. Mais ne bougea pas:

_Si on ne s'était pas disputé, il n'aurait pas traversé la rue et...

- Personne ne peut prévoir ce qu'il se passe, même dans la seconde suivante. Certes il y a eut votre dispute, mais c'est la voiture qui vous a blessé. Et si tu l'avais pas protégé...

Si elle ne l'avait pas protégé, ça aurait put être pire. Peut-être aurait il eut à voir l'esprit de Lucas... ce qu'il n'aurait pas supporté. Et ce qu'elle n'aurait pas supporté.

- Il se rétablira, je te l'assure. C'est un battant, et il tient à trop de choses pour se laisser abattre.

_Ta soeur...Katty m'a mentit ! Elle m'avait dit qu'il allait très bien amlors que c'est totalement faux !

Elle serra les poings

_Mais c'est dangereux de se disputer près d'une route ! Je ne sais même pas pourquoi, comment...Comment...Pourquoi...

L'Italienne laissa encore une unique larme couler. Comme si elle les retenait:

_Je ne suis même pas sûr...Avec ce que je lui ai dit, il...

Soudainement Atalina sentit battre son coeur à toute vitesse, sa respiration se bloquer, elle se mise à trembler de partout et à suffoquer. Son tracé commençait à devenir de moins en moins régulier.

Alors que tout le monde s'affolait, Chris resta calme. S'emporter était la pire des choses pour le moment. Coupant court à toute conversation, il l'embrassa et sous la surprise, son souffle retrouva une normale. Peu orthodoxe, mais efficace. Il la regarda.

- Katty n'a pas mentit, sur le plan du corps, il va bien, c'est juste son esprit qui a des difficultés à raccrocher à notre vérité, suite au chox, mais ce n'et qu'une question de temps.

La jeune femme sentit son coeur repartir d'un coup sec. Ca lui fit mal. Mais le baiser apaisa un peu la douleur. Même si elle n'en apprécia pas le goût comme d'habitude.

_Parce qu'il a l'air en pleine forme là peut-être ?!

Antonio grogna:

_Chris, fermes là, tu l'énerves.

- Antonio, tu ne sais pas ce qu'elle traverse.
- Certainement vrai. Mais tu n'arranges pas son état.

L'italien le regarda.

- Ça ne changera pas du jour au lendemain. Les étapes de ce genre de choses, je les connais. Tristesse, colère, isolement, dépression, envie d'en finir et si pas reprit à temps, mort. Alors non je ne la laisserais pas. Au contraire, il faut qu'elle en parle, qu'elle exorcise tout ça.

_Arrête de parler comme si j'étais pas là !!!

La jeune femme l'observa avec un regard noir:

_Et je n'ai pas besoin d'un psy merci !!!

Antonio soupira, seoua la tête.

- Je ne parle pas comme si tu n'étais pas là, mais j'en parlais avec ton frère.

Lui restait calme. Il savait que les prochains temps seraient durs. Que tant que Lucas serait dans cet état, ça n'irait pas pour Lina. Le seul moyen d'arranger ça, c'était de le faire revenir à un état de conscience plein. Mais y arriverait il ?

- Et tu devrais savoir que ce n'est pas moi qui t'enverrais à un psy, Atalina.

_Je n'ai pas dit "m'envoyer chez le psy", j'ai dit me servir de "psy" !

Lina soupira en secouant la tête:

_Et puis mince pourquoi vous m'observez tous comme ça ?!

Alessio soupira:

_J'ai un peu l'impression qu'elle a loupé une étape.

- Non.
- Alors où est passé... ?

Chris coupa Alessio.

- Certaines étapes sont plus rapides que d'autres selon les personnes.

En l'occurrence la phase 1 avait été très courte pour la jeune Ceretti.

_Mais vous me faîtes chier avec vos "étapes" !

La jeune femme se dégagea de chris, le poussant:

_Je ne veux pas qu'il soit dans ma chambre, je ne veux pas que vous soyez là et moi non plus je ne veux pas être là !

Elle soupira, serra encore plus les poings. Si fort que ses ongles entrèrent dans sa peau.

- Je resterais là Lina, et tes frères aussi. Il est hors de question que l'on te laisse dans cet état là. Encore moins seule.

Antonio et Alessio acquiescèrent.

- C'est notre petit frère aussi. On est inquiet. Pour lui, et pour toi de te voir dans cet état, Lina.

_Bah partez avec lui dans une autre chambre alors !

La jeune femme soupira:

_Faîtes ce que vous voulez, je vais bien !!!

Elle le les observa. Ils n'allaient pas partir. Alors elle croisa les bras sur sa poitrine.

Elle allait bien... Mais bien sûr. A d'autres. Ils n'étaient pas dupes, surtout pas Chris. Cette manière qu'elle avait d'être en ce moment, ça lui rappelait lui-même. Sa période statue de marbre. Et dire que ça aurait du être une bonne journée. Bien plantée la journée. Magnifiquement foirée même. Le jeune Volturno se posa contre un mur et demeura silencieux. Il resterait là, même s'il ne parlait pas.

La jeune femme croisa les bras sur sa poitrine et fixa chris. Avec un petit air de défit sur le visage. L'air de dire: "Tu vas rester combien de temps comme ça...? A supporter mon humeur insupportable et mes remarques blessantes...? son visage n'exprimait pas la même chose que d'habitude. Elle n'était pas joyeuse, vivante, elle n'était pas elle. En une seconde, une seule...Tout avait changé.